PASCAL LOMBARD / Diederik Bakhuys pour le Triptyque d’Angers (2008)


Dans sa confrontation avec les vieux défis de la peinture - à travers les genres du paysage et de la nature morte qui sont ceux auxquels il s’est dédié - Pascal Lombard a inventé une forme absolument inédite de classicisme : un classicisme transfiguré par la singularité radicale de sa facture. De l’antique technique de la tempera, il a appris à tirer bien plus que des effets de matière. Les formes baignent dans une lumière jusque-là inconnue et les couleurs résonnent autrement. Si les qualités poétiques de cette peinture retirent au motif une part de sa matérialité, l’ensemble doit à la rigueur de l’arrangement de garder toujours un très puissant caractère de solidité. Les toiles de Lombard ont l’intriguant pouvoir des paradoxes. Elles marient la transparence et la matité, sont à la fois fluides et sèches et même emplies d’ombre, demeurent lumineuses. Elles tournent le dos aux accidents de notre époque mais pour donner une apparence sensible au temps lui-même : celui des cycles naturels et des lentes érosions et celui qui préside aux transmutations picturales patiemment méditées. Et l’œil réapprend à scruter, à comprendre, à assimiler amoureusement ce qu’il voit.


© Diederik Bakhuys (juillet 2008)